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Nouveaux modules pour les infirmières référentes
Dans la trajectoire du patient, la première ligne formée du médecin traitant et de l’infirmière référente est au centre. Julien Rosselet, responsable RH, explique comment les nouveaux modules de formation mis au point avec l’Ecole de La Source contribueront à développer les compétences et doter ces infirmières référentes des meilleurs outils pour gérer les situations complexes.
La gestion des situations complexes est exigeante, particulièrement pour les infirmières référentes, en première ligne avec les médecins traitants. Vous préparez avec l’Institut et Haute Ecole de la Santé La Source de nouveaux modules de formation pour répondre à ce défi. Qu’attend-on aujourd’hui d’une infirmière référente?
La fonction prenant de l’importance, les attentes sont élevées:
- capacité de garder une distance thérapeutique face aux difficultés du client;
- Prise en compte de l’environnement du client et des proches;
- collaboration et échange d’informations au sein de l’équipe interdisciplinaire;
- compétences d’animation – de colloques, de discussions –, ce qu’on appelle à l’interne les compétences de leadership clinique;
- soutien et motivation auprès des clients à changer leurs habitudes de vie en cas de maladie chronique et tout au long de leur parcours de vie;
- délégation des soins à l’équipe: auxiliaires, ASSC, collègues infirmières;
- enfin et surtout, coordination du projet de soins avec les différents acteurs, en gardant à l’esprit la dimension économique des choix qui sont faits – un rôle toujours plus essentiel.
Jusque-là, nous ne trouvions pas de proposition de formation qui réponde à ces attentes. Or, il y a deux ans, nous avons pu profiter que La Source réorganisait ses formations postgrades pour concevoir ensemble deux modules spécifiques pour les infirmières référentes: «Gouvernance du projet de soins» et «Politique et enjeux socio-sanitaires». Notre association faîtière, l’AVASAD, est partie prenante de cette démarche.
En 2019, ces deux modules seront à l’agenda des formations proposées par La Source. Ils devraient se constituer en CAS (Certificate of Advanced Studies).
Le but est donc de former des infirmières référentes «pilotes» du projet de soin?
Piloter est le bon mot. D’ailleurs, puisqu’il s’agit beaucoup de coordination des soins, on songe à rendre la formation accessible à d’autres professions – elle aurait aussi du sens pour les ergothérapeutes, voire pour les assistantes sociales. C’est encore en discussion avec La Source.
Comment choisirez-vous les collaboratrices qui suivront cette formation?
Nous partons de trois éléments: le bilan de l’évolution professionnelle, la disponibilité personnelle pour investir dans une formation exigeante, les compétences acquises et à acquérir. Sur cette base, nous avons créé une grille d’évaluation qui permettra de prioriser certains parcours.
Quels objectifs avez-vous à trois ans?
Je serais très content si nous avions 50 ou 60 infirmières ayant suivi ou commencé la formation d’ici 2022. En outre, il est prévu que ces modules puissent se combiner avec d’autres pour former un DAS (Diploma of Advanced Studies) – par exemple en santé des populations vieillissantes ou en santé communautaire.
Comment ces nouvelles compétences se diffuseront-elles à l’ensemble des équipes?
Effectivement c’est l’ensemble du personnel que l’on doit faire monter en compétences et en finesse d’analyse dans les situations complexes. Le colloque interdisciplinaire est là pour ça, mais aussi, au quotidien, le coaching et les échanges entre l’infirmière et l’ASSC. En outre, il y a des formations spécifiques comme FAP (Formation d’Accompagnateur en Psychiatrie de l’âge avancé) qui offrent des outils pour comprendre ce qui se passe avec le client, donnent confiance et améliorent la qualité du soin comme celle des échanges au sein de l’équipe.